Le premier Lauréat de la médaille d’or naquit à St-Eustache, comté de Deux-Montagnes, en 1808. Quant son père mourut, il n’avait que onze ans et, un peu plus tard, obligé de gagner sa vie, il s’engagea comme aide-cuisinier dans un chantier au salaire de six piastres par mois.
En 1825, à l’âge de dix-sept ans, il épouse Christine Engrave avec qui il aura treize enfants.
Dans la suite on le voit fabricant et vendeur de balai de cèdre à un sous pièce, pendant que son épouse file de la laine pour six sous la livre. On le revoit de nouveau dans les chantiers, ou il rencontre le fameux Joe Montferrand. Fait prisonnier à la bataille de Saint-Eustache, en 1837, il fut remis en liberté après quelques jours de prison.
Vers 1855, il acheta la terre dont il est propriétaire. Par ses efforts constants, marcha de succès en succès.
À 82 ans, il cultive encore sa ferme de 291 arpents de superficie avec son fils Zéphir. En plus des cultures végétales, le lauréat s’adonne aux productions animales. Il possède 19 chevaux; 42 bovins de race Ayrshire; 7 truies de race Yorkshire; 3 dindes; 3 coqs et 42 poules.
L’ensemble de ses revenus lui vient de la vente de chevaux, de porcs, de la production laitière et de sirop d’érable. En 1889, sa ferme lui a rapporté un bénéfice net de $3,406.23.
Pour rendre sa terre cultivable, Charles Champagne a fait des travaux d’épierrement considérables. Il a transporté pas moins de 2000 toises de pierres, ce qui, à 20 voyages la toise, représente 40,000 voyages.
« La terre, disait-il, n’est pas ingrate. Elle nous récompense généreusement pour ce que nous faisons pour elle, mais il faut la travailler sans cesse. Tous les instants du cultivateur sont bien plus précieux qu’on ne le croit généralement. »
Le premier Lauréat de la médaille d’or du Mérite Agricole est considéré à juste titre comme le patriarche du Mérite Agricole.