Le retrait des crèches des rayons va de pair avec la perte de la signification religieuse de Noël. De moins en moins de gens désirent se procurer ce symbole.
C’est le constat que font les prêtres joints par le Journal hier.
«Je suis désolé, mais pas surpris», lance Yvon Alix, prêtre à Sainte-Hélène-de-Bagot.
«Il y a bien des gens qui se retrouvent en famille à cette occasion (de Noël). Et ils peuvent le faire sans faire référence à son sens religieux», explique-t-il, soulignant que la fête de Pâques subit le même sort.
Pire, certains ne connaissent parfois même pas l’origine religieuse de ces deux célébrations, regrette le prêtre.
Or, «la crèche illustre le mystère qu’on veut célébrer. C’est une représentation de la signification de Noël», précise M. Alix.
En accordant moins d’importance au caractère religieux de Noël, on accorde moins d’importance à son symbole : la crèche.
Donc, si les détaillants ont cessé de vendre des crèches, c’est tout simplement parce que de moins en moins de Québécois cherchent à s’en procurer, suppose-t-il.
S’il y avait une demande, il y aurait très certainement des marchands prêts à vendre des crèches, fait-il valoir. Il s’agit d’une simple question d’offre et de demande. Il est d’avis que ceux qui veulent des crèches devraient faire part de leurs demandes aux commerçants qui sont concernés.
Réclamer des crèches
Une position que partage le diocèse de Montréal.
«Je suis sûr qu’ils perdent des ventes en n’offrant pas de crèches et si les gens les demandent, sûrement qu’ils vont s’en procurer», indique la directrice des communications du diocèse Lucie Martineau.
«Vous savez comment ça fonctionne, le commerce : quand les gens demandent, les marchands trouvent et offrent la marchandise», lance-t-elle.
«Maintenant, il y a toujours des crèches qu’on peut se procurer dans les boutiques d’objets religieux. Il y en a quelques-unes à Montréal et elles sont assez faciles à trouver», souligne-t-elle.
Ainsi, plusieurs boutiques, à Montréal, vendent toujours des crèches. L’Oratoire Saint-Joseph propose les siennes également.
«Chez nous, on en a des crèches et ça se vend super bien», assure Danielle Decelles, du service des communications de l’oratoire, étonné par les résultats de l’enquête du Journal.
article tiré du journal de Montréal du dimanche 2 décembre.
crédit photo: Musée Saint-Éphrem et Journal de Montréal