En ce début d’année 1891, les journalistes du journal d’agriculture illustré, s’apprêtait en ce mois de janvier à peaufiner leurs articles sur la première soirée du Mérite Agricole, qui avait eu lieu en décembre 1890 dans la salle du Conseil Législatif du parlement à Québec.
Tous, qui avaient glané des informations ici et là, auprès de personnes qui avaient eu la chance d’assister à ce grand galla, tel M. Joseph Pilon, membre émérite du conseil d’agriculture du Québec. Certains journalistes plus chanceux avaient leurs approbations pour assister à ce grand banquet.
À la salle d’impression en ce début de janvier, on s’apprêtait à faire le montage des plaques d’impression, lettre par lettre pour composer les articles qui devaient paraître à la première page du journal, quand tout à coup, le directeur en entrant en épouvante dans la salle hurla : on tue la une! Le curé Labelle vient de mourir!
En ce jour du 4 janvier 1891, une grande nouvelle vient attrister l’ensemble de la population Québécoise, mais plus spécialement les colons et le monde de l’agriculture. Ils venaient de perdre leur plus fervent défenseur.
Voici l’extrait du journal d’agriculture de janvier 1891.
Nous avons le pénible devoir d’enregistrer la mort, arrivée presque subitement à Québec, le 4 janvier 1891, Curé de St-Jérome, Protonotaire Apostolique et Assistant-Commissaire de l’Agriculture et de la Colonisation. Mgr. Francois-Xavier Antoine Labelle est né au village de Ste-Rose, dans le comté de Laval, le 24 novembre 1833. Après ses études classiques poursuivies pendant huit ans au collège de Ste-Thérèse, il entra dans l’état ecclésiastique, en 1852, au séminaire de Ste-Thérèse. Il n’avait que 22 ans lorsqu’il reçut l’ordre de la prêtrise des mains de Mgr. Pinsonnault, et fut nommé successivement vicaire au Sault-au-Récollet, curé à Saint-Antoine Abbé, puis à Lacolle; en 1868, il fut d’une mission officiel en Europe, par le gouvernement fédéral. Le gouvernement de la province de Québec, par un ordre en conseil du 29 août 1888, le nomma Assistant-Commissaire de l’Agriculture et de la Colonisation, charge qu’il occupait encore au moment de sa mort. En dehors de ses attributions régulières, Mgr. Labelle a consacré la plus grande partie de son existence et toutes les puissances de son énergie à la prospérité de son pays, et c’est à juste titre qu’il a été nommé ‘’L’Apôtre de la Colonisation’’. Le Canada, aussi bien que la province de Québec, perd en Mgr. Labelle un de ces patriotes les plus dévoués.